La plus secrète mémoire des hommes

.. de la part de Michel

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Les riches échanges du Divan littéraire nous ont donné deux éclairages différents sur le titre de ce roman. Le premier vient du livre lui même, lequel raconte la quête par Diégane de la mémoire de la vie d’Elimane. Dans cette mémoire, certains éléments sont publics : les articles écrits par la critique littéraire en 1938 ; d’autres privés : les souvenirs de celles et ceux qui ont connu Elimane et ont raconté et relayé sa vie au fil des années, pour parvenir jusqu’à Diégane.

Ce dernier, pourtant, n’est pas le meilleur connaisseur de l’histoire d’Elimane, le lecteur en sachant un peu plus que lui dans la mesure où Mohamed Mbougar Sarr lui donne dans le deuxième biographème le privilège d’entrer directement dans le secret des souvenirs de la mère d’Elimane, Mossane, au moment de sa disparition. Elle n’a jamais raconté ses souvenirs à personne, Diégane les ignore donc, et pourtant ils ne sont pas minces, car ils relient indirectement Elimane à sa double filiation culturelle, celle avec l’Afrique traditionnelle et celle avec l’occident.

Seule la littérature est à même de donner accès à la plus secrète mémoire des hommes, celle qu’ils gardent serrée au cœur de leur âme et qu’ils n’expriment pas.

Le second éclairage vient de l’exergue de Bolaño. Il situe l’œuvre littéraire dans le temps cosmique long. Elle vit de générations en générations, grâce à la critique et aux lecteurs, et ne meurt qu’avec la disparition du monde, quand la terre n’existera plus et qu’avec elle aura disparu la plus secrète mémoire des hommes.

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